Département céréales - Intercourtage Bayonne
Les débuts de la culture des céréales
Les premières traces de farine de sorgho remontent à l'âge de pierre, vers 100 000 ans avant Jésus-Christ. Elle était consommée avec des fruits en bouillie fermentée. Cependant c'est réellement entre la période paléolithique et néolithique, dans le Croissant Fertile, qu'a commencé l'agriculture.
À l'origine le blé était sauvage, mais les hommes se sont vites rendus compte des capacités nutritives de cette céréale, et avec l'arrivée de la poterie entre - 7000 et -8000, ils ont commencé à la cuire pour la consommer sous forme de galettes ou de bouillies.
De toute les céréales c'est l'orge qui est la plus ancienne à avoir été cultivée : 90% des terres céréalières de l'Antiquité lui sont consacrées. L'agriculture de la Grèce Antique était quasi exclusivement fondée sur les céréales, quand bien même avoine et seigle étaient ignorés car considérés comme inutilisables.
Les changements dans l'agriculture au Moyen-Âge
Il faudra attendre le Moyen-Âge pour voir apparaître les chevaux dans les champs et les premières charrues. Au XIIème siècle le climat s'est réchauffé et la culture du blé a pu remonter vers le Nord, jusqu'aux plaines céréalières bien connues de la Beauce. La faux remplace la faucille. Les rendements agricoles deviennent bien plus importants. La terre de la Beauce est riche: elle est issue de l'assèchement d'un grand lac, laissant une croûte calcaire et des limon fertiles qui seront idéals pour la culture des céréales.
En 1492 Christophe Colomb découvre l'Amérique, Cuba, et le maïs. Les Méso-amérindiens en faisait leur nourriture principale : on en trouvait partout sur les rives du Saint Laurent au Canada, à Rio de Janeiro, ou encore en Argentine. Depuis le sud de l'Espagne la diffusion du maïs va se faire sur le sud de la France, la Galice, puis sur toute l'Europe. Son rendement est supérieur à celui du blé, du millet ou du sorgho, mais il ne sera jamais cultivé à aussi grande échelle qu'aux États-Unis.
Les difficultés liées à la culture céréalière au XVIIème siècle
La grande famine de 1693-1694 en France obligera l'État français à interdire les exportation de blé, suite à la flambée des prix des céréales. À l'époque les questions de transports et de conservation sont encore très peu étudiées et élaborées. Il faudra attendre la fin du XVIIIème pour voir les premiers aménagements de rivières en Angleterre, permettant une meilleure circulation des céréales. Le magasinage des sociétés londoniennes se fait à Amsterdam. Le premier grand manuel d'agronomie est publié par un français : Duhamel du Monceau, qui écrit "Le Traité de la conservation des grains et en particulier du froment", entièrement consacré à la culture du blé. Il est le premier à parler de grenier de conservation pour les céréales.
En 1757 est créée la Société d'agriculture de Bretagne. Face à son succès, le gouvernement en fait construire de nouvelle dans d'autres régions. Les variétés de blé se multiplient. À la même époque, l'Angleterre exportatrice devient importatrice de céréales. Blé, pêche et lin deviennent les principaux produits d'Irlande, vendus à l'Angleterre.
En France entre 1845 et 1895 la consommation de céréale de froment par habitant passe de 1,76 quintal à 2,45 quintaux. Les échanges internationaux augmentent, et le stockage roulant (sur voies ferrées) se développe parallèlement à celui des silos. C'est aussi le début des premiers marchés à terme, qui permettent de sécuriser un approvisionnement à l'avance par contrat.
En 1763 la France fait construire sa Halle au blé, aujourd'hui la Bourse de commerce de Paris.
Régulation des marchés agricoles au XIXème siècle
La guerre de 1870 décime les paysans, obligeant les pays d'Europe à importer des États-Unis ou de Russie. L'Angleterre crée la panique en décidant de ne plus s'approvisionner en Europe centrale mais en Amérique.
En 1936 est crée l'ONIC (Office national interprofessionnel des céréales), devenu en 2006 l'Office national interprofessionnel des grandes cultures, visant à garantir des revenus stables aux producteurs. L'ONIC a le monopole de l'exportation et de l'importation du blé, permettant aux fermiers, coopératives et intermédiaires de trouver un juste prix. Il fixera le prix du blé jusqu'en 1953, après la Seconde Guerre Mondiale et la Libération.
Aujourd'hui en France, le blé occupe la première place des céréales les plus cultivées, on le trouve principalement en Pays de la Loire, en région Centre, en Bourgogne et dans le Nord-Pas-de-Calais. Le blé dur est principalement cultivé dans les régions chaudes et sèches, comme dans le Sud de la France.